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De la merde en vrac

by Milo l'infâme

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Cheveu Miracle
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Cheveu Miracle ↪ (punk rock / 2019 compilation / France // )
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1.
Moneymaker 01:30
MONEYMAKER j'ai écrit une petite chanson juste pour toi, simple fan, genre de tube à la con pour te donner goût à ma came, comme un menu spécial basé sur ce que tu aimes, comme une étude de marché mais avec mes chansons de merde, j'ai pas soigné la musique vu que tu l'écoutes même pas,y'a des messages basiques comme ça je suis sûr que tu comprendras, je voudrais pas t'ennuyer en te racontant ma vie et j'ai pas oublié ton ingrédient favori, ça fait "bite, couille, chatte, toucher rectal et sodomie", de quoi taper des barres avec tes copains le samedi "bite, couille, chatte, toucher rectal et sodomie", "Milo, c'est un marrant et j'aime bien quand il est méchant", moi qui croyais que la musique c'était une forme d'expression pour pouvoir vomir ses tripes et crier ses frustrations, juste un concours fadasse comme une battle de classe, enfile ton chapeau de bouffon et envoie ta chanson, pourtant je fais déjà des trucs formatés pour la radio, deux couplets, deux refrains et si t'es sage, une intro, quand je pondrai la même daube jusqu'en 2033, peut-être qu'arrivera enfin le jour où tu t'en lasseras, "bite, couille, chatte, toucher rectal et sodomie", la B.O. de ta vie quand tu te fais troncher le samedi, "bite, couille, chatte, toucher rectal et sodomie", "Milo, il a la classe, surtout quand il est dégueulasse"
2.
CHACUN SA MERDE j'ai voulu faire un album avec mes ressentiments, tu vas peut-être trouver ça drôle ou trouver ça désolant, c'est pas des tubes à la demande, je veux pas en faire des tonnes, si tous les morceaux se ressemblent, je m'en branle, je le fais surtout pour ma pomme, tu peux m'appeler Milo, ouais, c'est pas mon vrai nom, à quoi ça sert que je te le donne ? ça te rendra pas moins con, je ne serai jamais ta star, tu ne seras jamais mon fan, je suis le fils de personne que personne ne réclame, je suis ton moment de faiblesse, ton vieux souvenir qui pique, un pigeon de la princesse, mais pas le plus fanatique, je suis ton faire-valoir, ta petite pute de soirée, le truc en bas de l'échelle, si facile à massacrer, je suis pas ton petit canard qui aime te faire vibrer en te jouant la sérénade jusqu'à tremper le parquet, j'ai laissé mon honneur pourrir dans un tiroir, plus la force d'affronter mon reflet dans vos miroirs, j'ai juste quelques histoires, peut-être une qui te plaira, t'emballe pas trop quand même, peut-être que ça parle de toi, je suis pas ton pire cauchemar, encore moins ton modèle, j'ai juste un trop plein de merde à chier dans tes oreilles, j'étais pas né en 70, je me la joue pas guitar hero, ici ça m'étonnerait que tu puisses te branler sur un de mes solos, je vide pas mes tripes pour des crétins tout statiques, une bière à la main, qui se prennent tous pour des grands critiques à chier sur ce qui se fera demain, et toi, blaireau, qu'est-ce que tu fais de si bien? je ne suis qu'un animal qu'on aurait mieux fait de piquer et j'erre tant bien que mal sans laisse et sans collier, trop souvent touché le fond pour pas y rester collé, je suis comme une mouche à merde scotchée dans tes WC, je veux pas te faire la morale ni cracher dans ton dos mais j'ai trop de vague à l'âme pour sourire comme un idiot, c'est peut-être vrai que je joue mal surtout vrai que je chante faux c'est vrai, mais chacun ses flemmes et chacun sa merde
3.
LE SENS DE LA VIE serre les dents quand tu pleures, laisse s'évanouir ton idéal, tu l'ouvriras quand ce sera l'heure, bois mes paroles en l'air, laisse ta misère au vestibule et souris bien quand on t'encule, et reste seul dans ton bac à sable à faire tourner tes états d'âmes, mené comme une poupée macabre, espère et dis toi que la vie est belle en cherchant un sens à ta vie vautré dans le fond d'une poubelle, laisse mourir l'étincelle et balaye comme des fables toutes tes ambitions personnelles, viens découper ta chair, ton âme et tes entrailles sur le patron d'une vie modèle, recrache la mélasse qui s'étale, qui dégueule des pores de ta peau, gavé comme un pauvre animal, avale tous les poncifs minables, les certitudes bas de gamme, grille de lecture d'un homme normal
4.
TOUT VA TRÈS BIEN j'aimerais pouvoir parler un jour sans détours et sans conditions, j'aimerais pouvoir parler tout court sans toujours passer pour un con, j'aimerais savoir comment gérer la vie que je mène sans trop d'emmerdes, j'aimerais pouvoir avoir la trique même les jours où rien n'est bandant, j'aimerais gagner des tonnes de fric mais j'y arrive pas, c'est surprenant, j'aimerais pouvoir au moins faire bouger le système mais j'ai trop la flemme, et l'on bataille au quotidien, blasés de tout et sûrs de rien, à croire qu'il en faut un qui parte pour qu'on devienne tous plus humains, j'ai tous mes souvenirs dans les pattes et mes blessures mais à part ça tout va très bien, je voudrais bien me sentir inspiré quand tu m'étales ta vie modèle, quand tu dégueules assez de clichés pour blinder plusieurs sacs poubelle, j'aimerais que tu saches tout ce qu'on sait faire pour compenser un petit salaire, j'aimerais pouvoir être là pour toi, te rassurer quand t'en as besoin, mais quand c'est le contraire qui se produit, j'ai juste droit à des lieux communs, j'aimerais que tu saches, au moins une fois, ce que ça fait d'être à ma place, et l'on s'efface au quotidien en faisant mine que tout va bien, donne moi un de tes sourires qui glacent et la vaseline pour que ça passe, et dis moi que la vie est belle et qu'après tout, même les plus veinards se ramassent, parfois je rêve d'un bout de chemin sans panneaux "stop" et sans murailles, quitte à ce qu'on me traite comme du bétail, je préférerais être un animal, j'aimerais parfois que mes idéaux, mes sentiments et mes espoirs puissent terminer plus dignement qu'à sécher dans un vieux mouchoir, et on court tous dans l'absolu vers nos délires insaisissables, je me serais pas autant cassé le cul si j'avais su que c'était si sale, si on me redonne un tour de piste, je déclare forfait et j'efface mon nom de la liste
5.
Aquarelle 00:33
AQUARELLE j'ai voulu t'écrire un poème avec des rimes de collégien, à base de clichés comme tu aimes, des petites licornes et des dauphins, des petits lapins, des anges tout nus perchés sur un arc-en-ciel, un peu de dentelle, de l'aquarelle et des papillons à la pelle, j'ai voulu t'écrire un poème, mais j'ai la flemme
6.
QUATRE ACCORDS ET DE L'AMOUR quand tu n'es pas là, je ne sais plus quoi faire, j'ai gravé ton nom sur une pomme de terre, mais j'ai tout mangé car je ne suis rien sans toi, quand t'es pas rentrée, je sors plus les poubelles, j'ai des cafards qui nagent dans mon eau de vaisselle, c'est bien joli comme ça mais c'est pas pareil sans toi, hier soir je me suis blessé, c'était pas magique, j'aurais pas dû me taper le radiateur électrique, mais c'est le seul moyen que j'ai de me rappeler de toi, lui aussi, il chauffe quand j'y mets les doigts sinon, j'ai une pastèque au fond du frigo mais au bout de quelques semaines, c'est moins rigolo, ça a une couleur bizarre et ça a plein de poils, comme toi, quand tu n'es pas là, je ne sais plus quoi faire, j'ai fait des trous partout, on croirait du gruyère, alors je les rebouche, mais pas tous à la fois, c'est pas vraiment simple quand on a que 21 doigts, quand tu m'abandonnes, je suis comme un crevard, mon seul itinéraire, c'est des chiottes au plumard mais je me dis qu'au final, on vit pas si mal sans toi
7.
LE CHAÎNON MANQUÉ va bosser pour gagner ta vie, j'adore dire ça avec mépris, moi j'ai une caisse et une villa et autant de crédits sur les bras, j'ai mes convictions politiques sur les glandeurs, les parasites, ma paire de couilles et mes deux poings, mon idéal du genre humain, salut à toi petit soldat ou grand couillon c'est toi qui vois, je suis la voix de ta conscience dans les rares moments où tu penses, je pourris dans ton intérieur quand tu me délaisses comme un enfant, c'est moi qui ferai qu'à cinquante ans, tu seras sous anti-dépresseurs, j'irai donc bosser pour trois miettes en attendant ma non retraite, mes valeurs intrinsèques et mes poncifs d'un autre siècle, et docilement j'accepte de rester tranquille à ma place en affinant mes vieilles recettes pour piétiner tout ce qui dépasse, ton histoire commence un beau jour avec un accident de parcours quand tes parents s'installent ensemble, pour le confort mais sans amour, après la caisse et la maison, on finit par tourner en rond et à défaut d'avoir un chien, si on faisait plutôt un gamin ? tu auras peut-être un petit frère ou même encore une petite soeur, selon les caprices de ta mère et le salaire du géniteur, mais c'est toi l'événement heureux, maman est si fière d'être en cloque qu'elle se pavane et qu'elle cabote, faute d'avoir su quoi faire de mieux, à peine sorti du placenta, déjà des grands projets pour toi, t'aimeras les feuilletons comme ta mère et feras du ballon comme ton père, copie conforme de tes modèles pour qu'ils se sentent un peu moins seuls, pour qu'ils croient que quelqu'un les aime, comme une nouvelle pièce au puzzle, à l'école c'est déjà la guerre, sans tarder tu choisis ton camp entre les cancres assis derrière et les fayots rangés devant, mais c'est bien dans la cour d'école que se révèlent tes vrais talents avec la dictature des normes et le regard des enseignants, tu feras plaisir au prof de sport en maltraitant les intellos ou tu balanceras les plus forts pour garder ta place de fayot, et tu t'habitues comme tout le monde à ce schéma de domination, rampant derrière les mieux côtés en écrasant les moins doués, te voilà déjà au collège, lâché dans l'arène sanguinaire, l'ère de la cruauté primaire, la putasserie en florilège, feras-tu partie des gagnants au grand concours des fils de putes ou te feras-tu broyer vivant, sous le regard fuyant des adultes ? tes hormones se mettent à prendre feu, tu aimerais découvrir le sexe, mais tu te toucheras faute de mieux, découvrant tes premiers complexes, tu développes un esprit rebelle conforme à tous les manuels que tu oublieras dans quatre ans, préférant le superficiel, puis vient la période du lycée ou même des études supérieures, où tu brilleras conformément à la classe de tes géniteurs, schéma de reproduction sociale dont tu ne seras jamais conscient car seul le ciel est la limite dans l'idéal de tes parents, et c'est l'heure de trouver du taf, baisser ton froc et tes standards pour éviter le déshonneur d'être perçu comme un gros cafard, et déjà ta première embauche, bienvenue dans le marché de l'emploi où c'est bien toi la marchandise pour des clients qui ne payent pas, mais sous l'injonction de ta famille, tu vas apprendre à aimer ça, ils disent que le travail rend libre et comme un con, toi tu les crois, si fier de bien fermer ta gueule quand ton chef t'encule au travail, moyennant ton souffre-douleur, un cran de moins sur l'échelle sociale, l'adolescence n'est qu'un souvenir, un vieux détail sans importance dont tu n'as jamais su sortir la moindre chose qui aie du sens, mais te voilà fier comme un coq, perché dans ta nouvelle posture de jeune actif, et peu importe si tu n'es qu'une caricature, tu débouleras dans les soirées, exhibant ta nouvelle voiture en diluant ce qui te reste en matière grise dans la biture, nouveau défi d'échelle sociale avec le même schéma latent, dans l'espoir de choper madame en écrasant tes concurrents, à qui tu montreras les dents pour savoir qui dominera l'autre, car c'est ce que font les vrais bonhommes ou les vrais chiens, mais peu importe, prêt à faire les coups les plus bas, quitte à trahir tes propres potes, c’est plus facile de prendre le pas sur ceux qui t’ont ouvert la porte, tu te voyais révolutionnaire quand c'était cool d'être radical et te voilà bien réfractaire, tes certitudes en barricades, tu pouvais remettre en question tout ce qu'ils t'ont fait avaler hier, mais tu préfères ton champ de vision, à l'abri derrière tes oeillères, et te voilà comme on t'attend, aligné sur la feuille de route de la génération d'avant, celle qui rancit avec le temps, tu fais la fierté des tes aïeux en choisissant la voie facile, bien rassurant pour ta famille de voir que tu n'as rien fait de mieux, et tu ignores tous les enjeux, n'ayant pour seule pensée critique, que la fausse sagesse de tes vieux et le catéchisme économique, naufrage écologique sur pattes, esclave économique sans froc, tu restes accroché à ton steak, malgré les flammes devant ta porte, tu aimes invoquer la nature comme un prédateur en voiture, si fier d'aller chasser le gibier dans son rayon de supermarché, tu fais le fier avec ta femme en la sortant comme un trophée et aussitôt rentré, tu rames dans l'espoir de pouvoir te l’envoyer, un jour elle te réclame un chiard et tu n'as pas de meilleure idée, voire même un gros vide à combler et tu l'engrosses comme un connard, sans avoir compris d'où tu viens et sans même chercher où tu vas, tu viens de commettre un gamin, histoire de continuer comme ça
8.
L'homme vrai 03:48
L’HOMME VRAI je suis un homme accompli, la perle rare, l’incompris, le bienveillant qui prend ta femme en étant ton meilleur ami, j’ai le courage de fuir, l’honnêteté de ne rien dire, la grandeur de te mettre à bas, la résilience de mon plaisir, je suis l’élite de mon espèce, la bienveillance et la sagesse, maîtrise au quotidien d’un esprit sain dans un corps sain, je suis l’athlète, la bête de sexe au tableau de chasse, la formule efficace et le bon mot qui te vexe, je suis l’homme vrai, je te connais comme si je t'avais défait, j'ai écrit ta légende sur du vent pour te mettre à l'amende, mes étiquettes défilent, mes postures se succèdent, toujours en équilibre sur le fil des versions officielles, je sème ma débâcle en quête de ton attention, je me donne en spectacle comme on creuse un puits sans fond, j'enfonce toutes les portes là où la décence est morte, je serai ton meilleur pote ou tu t'écraseras sous ma botte, ma porte reste ouverte si tu la passes au ras du sol, je veux ta confiance naïve, ta mémoire sélective, allègrement, je me torche avec toutes les mains tendues, pour reprocher l'odeur à ceux qui s'accrochent aux années perdues
9.
QUATRE ACCORDS ET DE LA HAINE je pourrais faire des belles chansons pour que tu mouilles ta culotte, mais y'a trop de trucs en moi et faut bien que je les sorte, laisse moi te dépeindre un monde aux cent mille anecdotes, quatre accords et de la haine et tant mieux si ça t'emmerde, tout commence avec rien et se finit pas très loin, laisse moi rêver le soir de ce que je voudrais avoir, c'est pas le temps qui manque ni vraiment l'ambition, juste une lueur d'espoir et un semblant de raison, quelques fois ça me lasse d'essayer de trouver ma place entre le bouffon de la reine et le clébard de sa chienne, parle moi d'humiliation, donne moi tes solutions, j'ai peut-être vécu ça trop jeune, je l'ai surtout vécu tout seul, viens chanter mes louanges du moment que je te sers et laisse moi sur le bord de la route quand t'y vois déjà plus clair, donne moi juste une raison de vouloir rester près de toi, dis-moi ce que ça m'apporte, il paraît que ça marche comme ça, laisse moi tuer l'espoir d'un lendemain meilleur, trop tâché par le pire pour pas rêver d'ailleurs, j'ai perdu mon talent, j'ai qu'à serrer les dents, me contenter des miettes, laisse moi vider ma tête, j'ai pas le profil du gars blindé de confiance en soi, dont tu goberas les paroles et encore, j'ai dit que "paroles", j'essaie juste d'être moi-même et c'est déjà pas mal, enfin c'est ce que j'aime croire pour me remonter le moral, second rôle à plein temps, habitué si souvent d'entendre ici et là "t'es pas assez bien pour moi", quatre accords et de la haine, c'est franchement tout ce qui me reste, je te les donne comme ça vient et tant mieux si ça t'emmerde
10.
Les formes 02:45
LES FORMES raconte moi ton histoire en y mettant les formes, en usant de tes charmes pour ne pas que je m'endorme, j'ai une patience sommaire, un engouement restreint, mes intérêts d'hier sont mes oublis de demain, déroule ton idéal, tous tes rêves éveillés, je t'en ferai une corde pour pouvoir te balancer, j'ai le discours cynique, un dégoût viscéral doublé d'un grand mépris pour tous les misérables, viens donc ramper par terre, implorer ta défense, tu seras la serpillière de mes cercles d'influence, cours après les miettes, ramasse ce qu'on te jette ou gare au châtiment pour ton impertinence, c'est l'ambiance de fête, l'étalage d'indécence d'une élite sans complexe aux jugements sans appel, démonstration de l'étatique violence, réputation de façade nourrie par ton silence
11.
Petit frère 02:08
PETIT FRÈRE petit frère regarde sa vie et réalise tout doucement qu'à force de mordre, on finit par se casser les dents, petit frère voit ses pouvoirs s'évaporer dans le néant, la plupart de ses pantins ont foutu le camp, petit frère commence à comprendre qu'en écrasant les siens, on n'en sort pas 100% gagnant, petit frère, maintenant qu'il est trop tard, bonne chance à toi, tout seul avec tes idées noires, tes idées noires, petit frère regarde sa vie et réalise tout doucement qu'à force de mordre, on finit par se casser les dents
12.
LAISSÉ POUR COMPTE on voudrait tant se réécrire, passer l'éponge sur ce qu'on était, fermer les yeux sur tous les torts et les dégâts qu'on a causés, nouvelles apparences, nouveaux discours, nouvelle conscience, mais le même fond inavouable prêt à sortir de sous la table, on sélectionne tout ce qui se montre et on décide bien de ce qu'on cache, on sourit tous, les uns les autres, on évite les sujets qui fâchent, de belles paillettes pour que ça brille, mais dans le fond, tu sais... rien n'a changé, non, et rien ne changera jamais, on aime bien faire comme bon nous semble, au détriment de ceux qui ramassent, mais quand survient la petite impasse, on prie bien pour tous être ensemble, peu d'amitié, pas de compassion, juste quelques intérêts communs, et tous ces paquets encombrants qu'on balance au bord du chemin, ne m'en veux pas si parfois je tire une gueule de plusieurs mètres de long, mais à la longue, j'en ai peut-être marre de toujours faire grandir les cons, à force, ça pèse un peu de voir que les gens se construisent avec des morceaux volés sur les ruines de ma matière grise, parle moi de comédie dramatique où la bonne poire se fait léser, trop souvent coutumier du genre pour mater le film en entier, j'aurais dû sortir mon calibre pour exploser tes convictions, paraît qu'on n'évolue jamais tant qu'on ne tire aucune leçon, j'aurais mieux fait de te faire couiner jusqu'à te briser les pattes arrière, au moins ça me ferait du concret à la place de paroles en l'air, plutôt que de croiser votre chemin, j'aurais mieux fait de me foutre en l'air, c'est fou comme certaines rencontres vous font faire trois pas en arrière, et désolé, ma belle, si je t'ennuie avec mes paroles, tu sais, moi, quand j'écarte les cuisses, j'obtiens les faveurs de personne, j'ai mis aux chiottes tous mes espoirs pour retrouver mes idées noires, j'ai perdu l'espoir du rivage pour savourer le goût du naufrage, nouvelles apparences, nouveaux discours, nouvelle conscience, mais le même fond inavouable prêt à sortir de sous la table, de belles paillettes pour que ça brille, mais dans le fond, tu sais... rien n'a changé, non, et rien ne changera jamais, mes fantômes dans tes yeux, mes sourires crispés, faute de mieux, y'a autant de fierté dans tes airs que de poussière entre mes dents, toujours de l'espoir mais rien à faire, le médiocre est toujours pédant, donne moi une raison de pas vomir toutes mes cruelles désillusions, une raison de pas vouloir punir tous ces coups de pute et trahisons, l'espoir que mes phrases assassines puissent te faire caresser la honte, petite vengeance mesquine quand on n'est rien de plus qu'un laissé pour compte
13.
MONSIEUR RELOU je suis Monsieur Relou, c'est moi qui traîne dans les concerts après avoir bu quelques verres de trop, c'est clair que j'y vois bien flou, je viens gratter ma minute de gloire en aboyant depuis le comptoir, et je suis Monsieur Connard, c'est moi qui prends un pied d'enfer à hurler sur l'artiste, entre deux bières, "à poil !", "joue-moi un petit air", "du blues, du jazz, c'est comme tu veux, après tout c'est ton concert", Monsieur Relou qui s'empare du micro et raconte sa vie dont tout le monde se fout, Monsieur Relou, tu sais bien que le client est roi, souvent le roi des cons, mais ça, tu le sais pas, ni fin ni doux, Monsieur Relou, drôle d'arrière-goût, Monsieur Relou, Monsieur Relou, Monsieur Relou, sec comme un bambou, Monsieur Relou
14.
MOCHE ET REMOCHE bientôt trois décennies que je traîne ma carcasse avec comme leitmotiv que la vie est dégueulasse, j'ai sorti les dents pour devenir anthropophage, ravalé mes principes pour des éléments de langage, je ne suis qu'une crevure, tu peux me décrire comme tel, mais ton sort de crevard, je le décide sans appel, des millions de clichés imprimés sur ma péloche, gâté comme sale mioche, je suis moche et remoche, j'ai les pleins pouvoirs, seul dans ma micro-sphère, j'ai même gravé mon nom sur une jolie plaque en fer, aucune compassion à l'égard du plus faible, d'abord mon ascension, mes pirouettes collégiennes, vissé dans mon fauteuil d'enculé notoire, tes moments de solitude sont mes meilleurs faire-valoir, des millions de méthodes pour avoir tout le monde en poche, à tes dépends, bien sûr, je suis moche et remoche
15.
LÂCHER PRISE tellement de choses à dire, manquerait seulement les mots pour pouvoir décrire comment tomber de haut, t'avoir à l'usure, supérieurs par le nombre, autant de caricatures à qui ne jamais faire d'ombre, plus les années filent, plus elles se ressemblent, déjà quinze ans que tout a fini en cendres, tes précieux souvenirs dans les poubelles de l'histoire, disqualifié dès la ligne de départ, et tu te vois pourrir en face de ton miroir, lassé de chérir tout ce qui tourne au cauchemar, des enflures qui te baisent à celles qui se réjouissent de te voir mal à l'aise quand ta vie se dévisse, souffrance muette dans ta seule matière grise, énième défaite, partir et lâcher prise

about

Milo n'est pas ton ami. Ni ton grand frère. Milo n'est pas ton
modèle. Ni ton bouffon personnel. Milo n'est pas ta vengeance
sur la vie. Milo n'est pas un mode d'emploi. Ni un exemple à
suivre. Milo n'est pas digne. Milo n'est pas élégant. Milo n'est pas
inspirant. Milo ne représente rien. Ni personne. Milo ne
s’intéresse pas à ce que tu penses. Milo se fout des opinions que
tu lui prêtes. Milo ne légitime rien. Ni personne. Milo subit.
Milo décrit. Milo est flou. Milo est gris. Milo est seul. Un peu
foutraque. Milo est sale. Un peu patraque. Parfois acerbe.
Souvent opaque. C'est juste une merde. Une merde en vrac.

credits

released December 1, 2019

Milo l’infâme. « De la merde en vrac ». 2019. PCT musique.
Les titres issus de cette compilation sont extraits des albums « Chacun sa
merde » (2014) et « Vrac et fonds de tiroirs » (2016-2017).
Composition, arrangements, programmation, interprétation, mixage et
mastering : Milo l’infâme. Sauf piano sur Laissé pour compte : Marie A.

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Catalogue punk rock spécialisé dans la promotion et la publication de formations canadiennes et européenes.

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